• Je perds ma motivation. Je m’essouffle. Pas du tout envie de bosser en ce moment. Et pourtant, ce n’est pas le moment de flancher, au contraire. Théoriquement, bientôt un entretien. Mais toujours pas de date fixée. Il fait beau, mon cœur est mélancolique, mes tâches sont sans saveur. Même celles qui devraient avoir du goût me laissent indifférentes. Je n’ai tout simplement pas envie de travailler. Juste envie de surfer. Je sais qu’il faut pourtant que je fasse encore preuve d’un peu de patience. Je sais que c’est maintenant ou jamais qu’il faut que j’affiche de l’assurance et de la motivation. Je sais. Oui, mais je regarde tourner l’heure et, c’est décidé, puisque toujours pas de RTT, cet été, mes journées seront courtes. Na.

     


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  • Samedi, journée « copains du foot » au programme. Je dois rejoindre mon homme en début de soirée. Il y est déjà depuis quelques heures. Je retarde plus ou moins le moment d’arriver. Je n’aime pas tellement ce genre de soirée avec d’un côté les hommes qui parlent foot et de l’autre les femmes qui parlent de leurs gosses. Je ne sais pas trop où me situer au milieu de tout ça. Heureusement, il y a bien une ou deux filles que je connais depuis longtemps avec lesquelles je peux échanger sur d’autres thématiques… J’arrive à 19h. Je papote tant bien que mal. Plutôt mal que bien d’ailleurs. Pas motivée.

    Dans un moment de solitude, j’en profite pour appeler maman. Téléphone collé à l’oreille, je ne le vois pas arriver. Mon Petit Prince… Il est là aussi avec son amie. Il n’était pas prévu qu’il soit là. Du moins, c’est ce que je croyais. Je me sens tout à coup très mal à l’aise. Durant l’apéritif, je m’éloigne de tous, prétextant un mal de dos pour aller m’asseoir seule dans un coin. Mes deux « copines » papotent avec « Elle » et même mon homme, qui la connaissait dans une autre vie, passe un long moment à ses côtés. Je n’étais pas préparée à tout ça. Je n’arrive pas, comme les autres fois, à faire « comme si de rien n’était ». Petit Prince, Elle, mes copines et mon homme… Tous discutent ensemble et je n’arrive pas à m’approcher de ce petit groupe. Je me sens vraiment mal.

    Il a l’air heureux, bien, c’est bien. Je revois celui qui m’a séduit. Avec son joli sourire que je n’avais plus vu depuis longtemps. Mais j’ai beau me sentir heureuse pour lui, j’ai encore peur de sa réaction à mon égard. J’ai peur de sentir encore du reproche dans ses yeux. J’ai peur de le mettre mal à l’aise si je m’approche. Alors je reste loin. J’évite son regard. Quand je la regarde, Elle, je me demande si elle sait. Je me dis que lorsqu’on aime, on confie tous ses secrets à l’autre. Je me sens un peu en danger. Je ne décèle pourtant rien dans son regard vers moi. Mais qui sait… Mon homme , lui, est curieusement démonstratif. Il me prend dans ses bras, me fait des petits bisous. Etrange attitude de sa part par rapport à ses habitudes. A table, il ne s’assoit pas à côté de Petit Prince and Co. Nous sommes aux côtés d’autres couples, loin d’eux et de nos amis plus proches pourtant qui sont, eux, aux côtés de Petit Prince. Mon cœur est serré. Vite, que cette soirée se termine.

    Je prétexte de la fatigue pour qu’à 2h du matin, nous prenions enfin congés de tout ce petit monde. Je récupère mon sac, abandonné dans un coin. Et, en jetant un coup d’œil à mon téléphone, je vois qu’un texto est arrivé vers 23h « Je ne t’en veux pas… Tu peux venir avec nous… sincèrement ». Petit Prince. Envie de pleurer. Ce matin encore, en relisant ce message, les larmes me montent presque au bord des yeux. Il faut que je l’efface. Je le sais. Mais je n’y arrive pas encore. Le relire encore quelques fois, jusqu’à ce soir.


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  • Depuis cet échange de mail avec O. et notre rencontre, un gros warning clignote dans ma tête « Attention danger. Ne surtout pas reproduire les mêmes erreurs qu’avec Petit Prince ». Certes, je me fais probablement un film en technicolor. Ses intentions en m’invitant n’ont probablement rien de tordues. Juste un verre en toute amitié. Pourquoi pas après tout, non ? Mais, au cas où, mieux vaut anticiper. Cet homme est charmant et je suis charmée. J’avoue, je n’aurais rien contre une aventure. Il m’attire depuis que je le connais. Et dans l’absolu, je suis toujours en accord avec ma vision « carpe diem » de la vie. Mais le risque de dégâts est trop important. Que ce soit pour mon couple, pour moi, pour lui… Cet homme est très correct. Si je n’envoie pas de signaux flagrants, je ne pense pas qu’il osera quoi que ce soit (si tant est qu’il ait en tête ce genre de choses d'ailleurs !). Surtout en ayant connaissance de ma situation de femme mariée.

    Pour Petit Prince, c’est moi qui ai tout déclenché, parce que je crevais d’envie de l’embrasser. C’était plus fort que moi, un besoin physique, viscéral, mes lèvres attirées par les siennes comme par un aimant… J’ai cédé. Et rien de bon n’en est sorti. Il a beaucoup souffert, moi je me suis perdue et j’ai, par-dessus le marché, acquis la conviction que le prince charmant n’existe pas. Grosse déception.

    Alors à son e-mail ce matin, je n’ai pas répondu immédiatement. J’ai attendu 15h, juste pour lui souhaiter un bon week-end. Soit 6h après la réception de son message. Sans même expliquer que j’étais en réunion tout le matin. Et malgré moi, je me prends à espérer avant de rentrer ce soir, recevoir encore un message de sa part. Je suis comme une adolescente. Il est presque 18h et il n’y a aucune raison pour qu’il m’écrive maintenant. D’ailleurs, j’aimerais savoir résister pour ne plus lui écrire jusqu’à ce que ce soit lui qui en reprenne l’initiative. S’il devait se passer quelque chose, je voudrais être celle qui le fait craquer, mais ne pas être celle qui craque… Que ce soit lui qui cherche à me frôler, me toucher, m’embrasser et pas l’inverse. Je dois m’interdire de le séduire. Je sens que c’est possible et c’est d’autant plus difficile pour moi… Mais il est 17h53 et le week-end arrive. Pas de nouveau message avant lundi, peut-être bien plus tard encore.

    J’ai probablement trop d’imagination. Tenter de s’en faire un ami plutôt. Oui, ce serait certainement mieux. Je n’ai pas la recette… Je n’ai jamais vraiment eu de copains « homme ». Les rares fois où je l’ai cru, j’ai fini par apprendre que le copain en question avait des vues sur moi, voire même était carrément amoureux… Alors là, du coup, je suis un peu perdue. Ce serait dommage que tout s’arrête là sous prétexte que je ne sais pas comment m’y prendre…

     


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  • Pour le titre, c’est un clin d’œil à qui se reconnaîtra. Pour le reste, c’est un peu le post chiant du jour (rédigé avant cette  histoire d’O. d’ailleurs !). Au fait, j’ai entendu que Tschok est parti ? C’est vrai ? Lui aussi ? Et sans même me dire au-revoir ??? Pfff. L’impression d’être une sorte de dinausaure sur Bloggland moi.

    Devenir moi en mieux

    Je suis à peu près moi et c’est déjà pas mal. Mais est-on toujours tout à fait soi ? Je ne crois pas. Je n’ai pas encore beaucoup d’expérience derrière moi et pourtant, je sais que j’ai raté plusieurs occasions de devenir vraiment moi-même. Les « il n’est jamais trop tard » ont beau tourner dans ma tête, je sais aussi qu’on « ne rattrape pas le temps perdu ».

    A chaque occasion manquée, la cause est la même pour moi : pression sociale / familiale, peur de s’affirmer dans ses différences d’envies, d’ambition, un manque total de confiance en soi et de soutien dans les choix que j’aurais pu faire à ces moments clés de ma vie…

    Qu’on le veuille ou non, nous sommes tous plus ou moins formatés pour entrer dans un moule. Le mien est « fais de bonnes études, trouve un job sûr (si tu peux devenir fonctionnaire ma fille, vas-y, fonce !), trouve un garçon gentil pour mari, construit une maison, une famille, et tu seras heureuse ma fille ».

    J’ai fais des études. Que j’ai choisi et aimé. Mais pas celles que je voulais vraiment au départ, trop coûteuses et « sans avenir ». Choix non validé par la madre. Deuxième option ? Ok, ok. Je me suis mariée avec un garçon « bien sous tous rapports », que ma famille adore et dont la famille est très sympathique. J’ai construit (enfin, suis en train hein) une maison qui en ferait rêver plus d’une autour de moi. J’ai résisté sur deux points jusqu’à présent : le job pénard et le bébé. Pourquoi ? Parce que j’ai beau avoir suivi la voie toute tracée qui était la mienne, je n’en retire pas encore un bonheur suffisant. Le job pénard, ça ne m’intéresse pas. La mentalité fonctionnaire ? Je ne peux pas, c’est au dessus de mes forces. Pire encore, entrer dans une case et ne plus en bouger pour le restant de ses jours… Je ne peux même pas ne serait-ce que l’envisager. Le chômage, j’ai pourtant connu. Plusieurs fois. Ce n’est ni simple, ni agréable, ni facile. Certes. Mais c’est aussi un challenge à relever, une chance d’ouvrir d’autres portes, de changer de direction, d’évoluer vers de nouveaux horizons… Ca ne m’effraie pas plus que ça. En dehors des contraintes financières un peu trop longues à évacuer, même après avoir retrouver du boulot. Mais je suis entourée de fonctionnaires…

    Quant à devenir mère, je ne vais pas me répéter sur mes manques, mais je crois que tant qu’il y en aura autant, cela ne va pas être facile de franchir le cap. Devenir mère de famille n’est pas une priorité. Je ne peux pas le dire très fort non plus. « Mon Dieu, mais c’est la plus belle chose pour une femme ». Peut-être. C’est aussi pour cela que je ne veux pas complètement passer à côté non plus. Même si je ne suis pas pressée, vous connaissez tous l’histoire de l’horloge n’est-ce pas. Elle tourne. Je l’entends de plus en plus distinctement au fil des mois. Ca me donne une bonne raison pour que les choses bougent, que je me bouge aussi, que je me bouscule un peu, pour devenir moi… en mieux.


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  • 9h. J’arrive au bureau. Un nouveau message d’O. est dans ma boite mail « Finalement, le fond de la question est : “ oserez-vous braver les travaux, la circulation routière ralentie, les problèmes de stationnement pour un verre en terrasse – sans marteau piqueur à proximité quand même – d’ici mi-juillet ? » etc, avec plusieurs options possibles. Ce matin, il se trouve que je dois me rendre en ville pour récupérer des documents. J’hésite. Je me dis que non, pas tout de suite. Et je ne réponds pas encore. Ne rien précipiter. Rester calme.

    10h. Je pars du bureau. Sur un coup de tête de dernière minute, je reviens vers mon ordinateur et envoie un mail pour l’informer que je serais probablement à proximité de ses bureaux vers 11h après mon RDV professionnel et lui laisse mon n° de mobile. Après tout, c’est vrai que je descends rarement en ville en pleine semaine et en pleine journée. Une telle occasion ne se reproduira pas de si tôt à moins de la provoquer, et je ne veux pas forcer les choses. Quelques minutes après, un texto fait vibrer mon téléphone « j’ai un déjeuner à midi place y, mais on peut se retrouver au café bidule à 11h15 si vous êtes dispo ». Sourire. Un brin d’excitation me titille. Je me raisonne. Je me calme. Il faut à tout prix que j’évite d’entrer en mode séduction. Ne pas faire les mêmes erreurs qu’avec Petit Prince et devenir peut-être amis, tout simplement. Et puis peut-être, d’ailleurs, que ce rendez-vous sera le seul. Alors en profiter tout simplement. Sans se prendre la tête.

    11h. En sortant de mon mini-rendez-vous, je prends une grande respiration et je l’appelle. C’est plus facile que je ne l’avais imaginé. Quelques minutes plus tard nous voilà attablés en terrasse. Il est toujours aussi souriant et agréable que la dernière fois. De mon côté, je suis moins troublée, plus naturelle que lors de ma visite dans sa société où il m’a présenté ses travaux. J’arrive à parler sans bafouiller cette fois ! Je scrute ses défauts pour démystifier la bête. C’est vrai qu’il n’est pas si beau. Rien d’extraordinaire après tout. Juste ses yeux. Surtout ses yeux. J’évite de planter mon regard dans le sien. Cela n’arrivera qu’une ou deux fois, et encore, un regard à peine plus appuyé. Discret. Sans insister. Nous continuons de nous vouvoyer. J’ai parfois envie de lui dire « on va peut-être se tutoyer, non ? » et en même temps, le charme que cela donne à nos échanges, la distance que cela permet de conserver, font que je n’ose pas. Je préfèrerais que cela vienne de lui. Mais je pense qu’il ne le fera pas. Pas aujourd’hui en tous les cas. La conversation glisse facilement. Il est aussi bavard que moi. Je glane quelques informations sur son âge, son parcours, ses ambitions. Apparemment, il est en phase de remise en question professionnelle. Il parle même éventuellement de partir de cette ville, dont il est originaire mais dont il voit aussi les limites. Il me parle de son expérience à Paris, de cette opportunité raté à Casablanca, me demande si de mon côté je serais prête à partir pour évoluer professionnellement (il connaît le peu d’affection que j’ai pour cette ville). J’en profite pour glisser « si j’étais seule, oui, certainement. Mais je ne le suis pas, donc c’est plus difficile ». Au moins, je recadre un peu les choses. Je peux me dire « ça, c’est fait ». De son côté, je n’ose poser aucune question plus personnelle. Je ne sais pas s’il est toujours avec cette femme que j’avais entr’aperçu l’an dernier. Je me dis que pour envisager de partir, c’est peut-être lié aussi à une rupture sur le plan personnel. Mais je ne veux pas me faire de films. Juste apprendre à le connaître. Cela me suffit.

    12h10. Notre rendez-vous s’achève. Il s’excuse de ne pouvoir m’inviter à déjeuner car il a un repas pour son boulot. C’est mignon, parce qu’après tout, c’est moi qui l’ai pris un peu de court et il n’était pas prévu que nous déjeunions ensemble de toute façon. Je lance avec un grand sourire « ce sera pour la prochaine fois ! ». On se fait la bise (gros progrès car auparavant, nous nous serrions la main !) et je m’éclipse.

    14h. J’envoie un court message pour le remercier de cette agréable pause. Pendant plus d’une heure, je n’aurais de cesse de guetter sa réponse. Je me dis que je suis ridicule mais je ne peux m’empêcher de ressentir au niveau de la poitrine un petit pincement de cœur.

    15h42. Son nom s’affiche sur mon écran : « Le plaisir était partagé… vous voyez je viens seulement de rentrer de mon déjeuner – ce sera une journée placée sous le signe du soleil et de la détente !  Il faudra remettre ça avant le xx juillet : j’ai votre numéro de portable, et voici le mien, au cas où vous ne l’auriez pas : 06 xx xx xx xx. Bonne après-midi également, à très bientôt ! ».

    Il est presque 18h. Je l’aurais fait attendre, moi aussi. Et plus que lui encore ;-) Après tout, chacun son tour. Je vous laisse. Je vais me pencher sur une petite réponse pour clore cette agréable journée…

     


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