Partis dans une ambiance tendue, nous n'avions pas envie, ni lui, ni moi, de nous gâcher ce voyage exceptionnel par de nouvelles crises. Aussi, n'y en a t'il quasiment pas eu. C'est déjà ça. Quelques accrochages tout au plus que j'ai laissé tomber rapidement, préférant l'indifférence à mon bouillonnement habituel plutôt contrariant qu'efficace. Mais pas de rapprochement extraordinaire non plus... Dés le premier soir, surprise de trouver deux lits séparés dans notre chambre... Lui, trouve immédiatement le moyen de me « faire porter le chapeau » en me reprochant de ne pas avoir pris son nom en l'épousant, ce qui, selon lui, aurait incité l'hôtel à fournir une chambre avec deux lits séparés. Nous nous sommes rendus compte par la suite, que nous n'étions pas les seuls dans ce cas, mêmes mariés avec le même nom... Ce qui ne l'a pas empêché de préférer dormir seul plutôt que de se serrer un peu pour me faire une place auprès de lui... Entre confort et romantisme, son choix était fait. Nous n'avons donc pas eu de « nuit de noces ». Il ne m'a pas touché de tout le voyage. Certes, j'étais un peu déréglée ; certes nous avions peu de temps seuls tous les deux ; certes, nous étions très fatigués tous les soirs ; certes, nous sommes mariés depuis un an déjà et nous nous connaissons depuis 11 ans... Mais quand même... J'avoue que je n'ai rien fait non plus pour lui sauter dessus. Trop de rancœur. Trop de rancune. Les torts sont entièrement partagés. Mais ça m'a rendue triste.

Mon regard s'est alors ouvert sur le reste du monde...