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Pensées échevelées du matin
Par
Titinette1 dans
Conversations Intimes le
27 Mars 2006 à 11:25
Le réveil a sonné depuis un quart d’heure pour mon homme et je n’arrive pas à me rendormir. Il parle au téléphone et sa voix bourdonne depuis la cuisine jusque dans mon oreiller. En cet instant précis je le maudis. Je maudis sa façon tonitruante de parler au téléphone. Je déteste le bruit le matin quand j’ai encore un peu de temps pour dormir. De toute façon, il est temps que je me lève. Que mon lit est douillet. Mon oreiller est si confortable. C’est si doux. Pas envie de me lever. Pas de motivation. Ce boulot n’est pourtant objectivement pas moins bien que les autres. Pourtant, presque tous les matins, je dois me forcer à me tirer des draps. Je dois mentalement me rappeler quelle chance j’ai de n’avoir qu’un quart d’heure de voiture à faire pour m’y rendre et de pouvoir dormir jusqu’au dernier moment, d’avoir tranquillement accès à internet dans la journée, d’être en compagnie d’une équipe somme toute assez sympathique malgré quelques débordements de blagues machistes et malgré la rétention d’information qu’ils pratiquent sciemment compliquant ainsi mon job.
J’ai besoin de vacances. Besoin de soleil. Envie de soleil. J’imagine sa chaleur caresser mon visage. C’est le printemps. Il n’est donc plus très loin. Bientôt, oui, bientôt… Oui mais d’un coup cette pensée là me fait penser qu’il faudrait que j’aille faire vérifier quelques vilains grains de beauté. Je ne voudrais pas non plus me retrouver toute balafrée comme Monsieur Y. vu ce week-end qui vient de se faire retirer un petit mélanome et qui n’a désormais plus du tout le droit de s’exposer au soleil… Un truc pareil, moi, ça me rendrait folle. Depuis toujours je ne vis que dans l’attente de l’été, du soleil… Vite me sortir cette pensée de la tête, vite effacer la vision de ce visage défiguré par l’opération. Vite vite. Marre de ces mauvaises nouvelles tout autour de moi.
La semaine va être difficile au boulot. Beaucoup de tensions. Beaucoup de travail. Je ne sais pas encore où je vais puiser la force d’arriver au bout sans craquer, sans envoyer tout le monde balader. Ne pas craquer non. Etre méthodique. Passer le temps qu’il faudra sur ce dossier que je dois rendre. Traquer l’information en douceur pour ne pas braquer les autres contre moi. Demander qu’une secrétaire vienne enfin me remplacer pour accomplir les tâches ingrates qui m’exaspèrent de plus en plus. Lancer le recrutement puisque ce poste est déjà budgété, alors pourquoi s’en priver ? Et dans quelques mois, demander une augmentation. Oui mais pour ça, être efficace d’abord. Ne pas craquer. Rester professionnelle. Garder la tête haute. Sourire. Enlever ce masque triste et fatigué que je porte depuis quelques jours. Retrouver l’énergie…
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... être moi, ca. Y a des jours... et des lunes. Persévère, tu es dans la bonne voie.