• Grandir c’est mourir un peu

    Depuis quelques jours, je suis obsédée par la peur de mourir. Peut-être est-ce le départ brutal d’un collaborateur. On se dit bonne vacances et puis hop. A la rentrée, c’est terminé. Ok, il était à l’aube de la retraite, mais quand même.  Justement. Peut-être aussi cette histoire de fait divers qui m’a traumatisée et à laquelle je m’identifie à fond. Un petit garçon de trois ans qui a été retrouvé seul avec sa maman décédée depuis 3 jours dans leur appartement. Il croyait qu’elle dormait. Depuis cette histoire, j’ai peur.

    Chaque jour, quand je prends la voiture, j’angoisse toujours un peu.

    Chaque jour, quand je me lève, je me dis que c’est peut-être le dernier.

    Et avec cette angoisse en filigrane, il y a aussi un apaisement. Chaque petit plaisir, je le prends avec délice. J’ai mal partout pendant mes cours de danse ? Mais je souris et je continue. Demain peut-être mon corps ne pourra plus suivre du tout. Alors je continue. Je profite tant que je peux.

    J’essaie de ne pas penser trop fort à ceux qui me sont chers et qui sont loin. Ils me manqueraient trop dans ces conditions.

    Je regarde mon fils grandir et j’espère être là longtemps pour lui. Très longtemps.

    Je regarde mon mari avec lequel je me bats si souvent et je sens son amour pour moi. Je veux juste que tout continue encore, et encore.

    Ca ne m’empêche pas de m’énerver encore quand je suis fatiguée, de m’emporter. Mais je suis plus zen. Je prends tout avec plus de recul. Dans ces conditions, difficile d’être à fond dans mon boulot en ce moment. C’est le revers de la médaille. Mais comme je n’attends plus grand-chose de ce côté-là… Après des années passées à construire une pseudo-carrière qui ne me rapporte toujours pas ce que j’attends, j’ai décidé de faire passer ma vie avant tout le reste. Bien entendu, l’épanouissement dans mon boulot en fait partie. Mais je ne suis plus dans une attente déçue. Je prends ce que j’ai comme une chance.

    Longtemps je me suis dit que j’aimerais savoir vivre comme si chaque jour était le dernier, mais cela restait une phrase, une utopie. Aujourd’hui, je touche cela du doigt. Cela ne durera peut-être pas. En attendant, je savoure cette capacité soudaine à apprécier la moindre petite chose positive. C’est bon. C’est vraiment bon.


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