• Dialogue intérieur

    Vendredi matin, ma première réunion de boulot. L'impression d'être au milieu d'une faune machiste qui ne parle pas la même langue que moi. C'est technique. Très technique. Et pas des plus passionnants par ailleurs... Je prends quelques notes, surtout les abréviations énigmatiques qu'ils utilisent à tout bout de champ. Il faut que j'apprenne leur langage. Ca prendra un peu de temps, mais après, ça ira mieux.

    Dimanche matin, une pensée étrange me saute dessus au réveil et le nom d'un organisme qui bosse dans le secteur de la mode, commence à tourner dans ma tête. Je les ai découvert cet été mais quand j'ai appelé ils étaient malheureusement fermés pour quelques jours pendant les vacances. Bizarre. Pourquoi ce nom vient il effleurer mes lèvres, de bon matin, là, maintenant ? Serais-ce un appel du pied de mon inconscient qui choisi le moment (au réveil) où ma raison est la moins alerte pour me passer un message important ? Ou bien juste une pensée fugace qu'il faut oublier ? J'en parle à mon homme, qui vient d'ouvrir les yeux tout sourire. Il me renvoie immédiatement dans mes filets « mais enfin, tu commences à peine un nouveau job ! C'est plus le moment de contacter d'autres boites ! ». Mouais. N'empêche. Toute la journée le nom de cet organisme va m'obséder. En même temps, à quoi bon les contacter ? Ce truc est à environ 1h30 de chez moi (soit 3h de trajet par jour, j'ai déjà testé et j'ai eu du mal sur la fin...). Et si je devais y bosser, il faudrait que le salaire soit vraiment très élevé pour que les dépenses engendrées par les déplacements me laissent encore de quoi vivre à côté (marre de ne vivre que pour payer les factures depuis un an). Par-dessus le marché, j'ai déjà eu ce choix cornélien à faire : d'un côté un CDI, à côté de la maison, pas mal payé, avec un poste relativement intéressant et de l'autre, un CDD de 6 mois, moins bien payé, à 1h de la maison (déjà plus près que cet organisme) avec un poste moyennement intéressant mais... dans le secteur du textile... Et devinez quoi ? J'ai choisi la première option. Etonnant non ? Si la situation se renouvelait, la pression familiale, conjugale et celle de mon compte en banque qui crie famine me pousserait certainement à faire le même choix. Alors, à quoi bon ? A quoi bon. Je m'énerve toute seule à cogiter comme ça, sur rien. Juste des hypothèses mêlées de regrets ridicules. Tout ça est ridicule. Je suis complétement ridicule.

     

    Dialogue intérieur de ce dimanche matin :

     

    Mon cœur : J'le sens pas ce job...
    Ma Raison : Comment ça « tu l'sens pas » ? Tu plaisantes ou quoi ? Tu es embauchée, en CDI, pour exercer ton métier, celui que tu as choisi et pour lequel nombre de tes anciens collègues peinent à trouver des débouchés, à 10 mn de chez toi et relativement bien payée et tu chipotes ? Ca va pas la tête ou quoi ?
    MC : Ben, c'est difficile à dire... mais je me sens pas « attirée » par cette boite. L'excitation de la négociation et la satisfaction d'avoir trouvé un job se sont vite évanouis. Le boulot m'ennuie déjà.
    MR : ??? !!! Mais tu n'as pas commencé ! Il faut laisser un peu de temps au temps, enfin, titi ! Arrête de déconner ! Tu verras, d'ici 3-4 mois, les choses se seront mises en route et tu commenceras à te sentir plus à l'aise dans ton job. Tu y seras vite, va !
    MC : je sais. On s'habitue à tout. Surtout moi.  Juste que... J'sais pas. Je me dis « ca y est. J'ai trente ans. J'ai décroché enfin un CDI. Ca devrait me permettre de souffler un peu, de me poser, de commencer à vivre d'autres choses à côté du boulot, comme "construire une famille" et tout et tout. Et en même temps, je me sens mal ce matin. Comme si je venais de me mettre sur des rails qui n'étaient pas les bons mais, qu'en même temps, je n'avais plus le temps de changer de direction. Parce qu'il faut bien avancer. Que ce n'est plus le moment de tergiverser. Tant pis pour la direction. Avancer devient essentiel. Mais ça me rend quand même triste. C'est bizarre.<

    MR : T'es nulle de penser ça. Un rêve, ce n'est qu'un rêve ! Tu as bien mené ta barque jusqu'à présent. Et ce job va certainement t'apporter un réel épanouissement. Il faut juste que tu sois un peu plus patiente. Grandis enfin, merde ! Arrête de rêver !

    MC : Mais... Si j'arrête de rêver... Je meurs !

    MR : Alors.. Et bien... Trouves toi d'autres rêves !

    MC : Mouais. Pas con. Je vais y réfléchir...


  • Commentaires

    1
    moi
    Mercredi 5 Octobre 2005 à 04:50
    tres beau
    post
    2
    Mercredi 5 Octobre 2005 à 10:31
    ahh!
    que dire mdr a part que l'etre humain n'est jaamis content? ;) lol tres drole en tout cas ton dial jaime bcp ! bizes
    3
    Enkeli
    Mercredi 5 Octobre 2005 à 10:35
    Jamais contente...
    ... Madame Titi, on dirait moi. Il faut aussi parfois savoir faire des concessions avec ses rêves sans les perdre de vue, pour les réaliser 'au moment opportun'. Courage...
    4
    titi
    Mercredi 5 Octobre 2005 à 19:08
    Angie :-)
    Au delà du jamais contente, ou insatisfaite permanente (qui pourrait qualifier nombre de femmes je crois !), chez moi, ce que j'ai du mal à supporter c'est cette dualité si marquée que je ressens. Quand aux concessions, j'en fais bcp depuis 5 ans, voire même 8. Je ne dis pas "jamais", mais faudrait qd même que je me trouve d'autres rêves...
    5
    Volcane
    Mercredi 5 Octobre 2005 à 19:12
    Titine...
    Ecouter la Raison certes. Mais dans certaines limites. Laisser aussi une part aux intuitions, aux sensations, à l'instinct. Il ne trompe jamais. Ne juge aps trop vite, donne-toi un temps pour "éprouver" cette nouvelle activité...et après tu verras.
    6
    soda slovaque
    Jeudi 6 Octobre 2005 à 11:31
    bonjour Titinette
    oui,les premières pensées de bon matin sont pures,plus tard elles se laissent abrutir:-)
    7
    Vendredi 7 Octobre 2005 à 18:32
    Normal...
    ... d'être inquiète au moment de démarrer un nouveau job. Et les pensées du matin sont souvent celles du subconscient... Une idée pour cheminer ? Ne pas lâcher la proie... et donc foncer dans ce nouveau job qui te permet de stabiliser ta situation financière, et qui te remet dans le monde du travail (jamais si simple qu'on le croit). Mais poursuivre l'ombre quand même : qu'est-ce qui t'empêche de reprendre contact avec cet organisme si c'est de bosser là qui te botte ? Essaie de trouver une bonne idée pour rester régulièrement en contact avec eux et ainsi être la première informée le jour où ils auront un job à te proposer. Ce jour là seulement tu feras les comptes, et la comparaison entre les deux situations. En attendant, tu n'auras rien perdu. Ni le vrai job, ni tes rêves. Etqu'est-ce que tu risques au juste en faisant ça ? Allez, bon we !
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