• Tornade blanche

    Ce matin. Je me rends compte subitement que je dois reprendre la pilule ce soir et que j'ai fini ma dernière plaquette. Pas grave. J'ai une ordonnance pour un an, là, sur le petit meuble dans l'entrée.

    Problème. Nous avons tout chamboulé de place il y a 15 jours. Le petit papier blanc, posé depuis trois mois à côté de la petite corbeille verte a disparu. J'ouvre les tiroirs, épluche la pile de papiers qui s'entassent dans une autre corbeille à côté et je commence à m'affoler. J'ai le vague souvenir de m'être dit au moment de tout débarrasser qu'il fallait que je mette ce papier très important à l'abri des autres pour ne pas le perdre. Mais je ne garde aucun souvenir, dans la précipitation de notre « déménagement » de ce que j'ai bien pu en faire.

    Alors je m'énerve. J'accuse, comme à chaque fois dans ces moments là, mon homme, d'avoir déplacé le petit papier blanc. Lui, me glisse un « ben c'est pas grave » sous entendant qu'on n'avait plus qu'à en profiter pour faire un bébé. Sa réaction, répétitive, comme un marteau qui enfonce systématiquement le clou à chaque occasion , m'exaspère. Je m'énerve, je crie, je pleure après moi dont, après tout, c'est la faute (je n'avais qu'à mettre dès le départ ce papier dans mon sac !). Lui, accusé injustement, s'énerve aussi, crie, éructe et se met à vider les corbeilles et autres piles de papiers aux quatre coins de la maison. Je finis par lâcher prise. Je n'ai plus le temps. Je vais être en retard. Je pars en larmes. J'essaie de comprendre ce qui se joue dans ma tête.

    Encore un acte manqué ? Je suis partagée entre l'envie d'avoir un enfant, de plus en plus présente, la peur d'en avoir un, de faire une erreur, la crainte que cela m'empêche de trouver un job si je m'y mets maintenant, le dégoût de moi, de la vie que j'ai construite sur des renoncements au lieu de le faire sur de vrais choix concertés, mon incapacité à changer de vie parce que je n'ai plus d'objectifs, parce que je ne suis pas assez mal dans mon quotidien pour avoir le besoin irrépressible de tout plaquer, mon besoin d'aimer, d'être aimée, ce vide en moi. Le besoin de trouver un sens à la vie. Depuis l'adolescence. Je cherche. Et je n'ai pas encore trouvé.


  • Commentaires

    1
    heaven
    Jeudi 21 Avril 2005 à 09:15
    on se calme...
    tu n'as pas besoin d'une ordonnance pour avoir une plaquette d'urgence, un beau sourire au pharmacien suffit...il sait bien que tu ne vas pas te droguer avec, de toutes facons. Maintenant, on reprend son souffle et un RV chez le gyneco en meme temps. Bonne journee
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    2
    Ange
    Jeudi 21 Avril 2005 à 09:29
    Pareil...
    ... pas de panique, la pilule, suffit de dire à son pharmacien qu'on a perdu sa boite pour en avoir une toute nouvelle. Et respire... Si je peux me permettre, ta réaction exagérée (sans jugement de ma part, j'suis mal placée pour ca, on m'appelle 'Marseille' dans l'intimité) montre bien à quel point tu n'es pas prête pour l'instant. Alors zen. Prends ta pilule, construit toi un avenir. Le reste viendra tout seul.
    3
    Titi
    Vendredi 22 Avril 2005 à 09:50
    Heaven
    cette technique fonctionne bien puisque ca y est. Suis dépannée. Note bien que j'avais déjà utilisé le grand sourire et l'air embêté pour obtenir des médocs en principe délivré sur ordonnance, pour ma cystite... :-)
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