• Piégée

    Ca y est. Les vacances sont terminées. On a fait mieux, mais on ne va pas se plaindre, on fait bien pire aussi. Petit récit pour me débarrasser de cette rancoeur qui m'embarasse et que je n'ai pas envie de traîner jusqu'à l'année prochaine.

    Au départ, il était un veto. Pas question de partager au-delà de quelques heures l'appartement familial pour les vacances d'été.  Ensuite, il y eu le doute. L'homme a-t-il entendu ma demande, l'a-t-il comprise, pense t'il aller dans mon sens pour une fois ? A-t-il clairement exprimé à ses parents notre (enfin "mon") point de vue ? Puis, après quelques disputes, vint l'heure du compromis. Nous arriverons le dimanche. Ils partiront le lundi. Cette information enfin en mains, je m'arrange pour que nous partions le plus tard possible le dimanche, sachant qu'ils sont censés partir le lundi après le déjeuner, je prends sur moi et accepte de jouer le jeu. Nous n'arriverons donc qu'à 17h. Je prends une grande respiration et arrive tout sourire, propose à ma belle mère de partager mes photos du petit bout avec elle, prend des nouvelles du déroulement de leurs vacances. Au bout de quelques heures, le piège se referme sans que je n'ai le temps de m'en rendre compte. Dans la conversation, les voilà qu'ils nous annoncent qu'ils ont invité les voisins à dîner lundi soir. Mon cerveau entre en ébullition. S'ils ont invité du monde lundi soir, cela signifie donc qu'en réalité, ils ne comptent pas partir avant mardi. Je bouillonne. Mon sourire s'envole. Je n'ose plus ouvrir la bouche de peur qu'une phrase malheureuse ne m'échappe. Je fusille mon homme du regard qui fait semblant de ne rien remarquer et ne souligne même pas ce changement de programme à ses parents. Je me sens donc soudainement très seule. Un peu plus tard dans la soirée, je les entends inviter par téléphone des amis à eux pour un apéritif mardi soir. Je manque de m'étrangler. Mardi soir ? Et puis quoi encore ? Jusqu'à quand ce petit jeu va-t-il durer ? Pour mon plus grand soulagement, les amis en question ne sont pas disponibles mardi soir. Mais je reste dans la crainte qu'un autre événement, une autre invitation, ne vienne à nouveau retarder leur départ. Je suis rongée de l'intérieur par une colère féroce qui grandit doucement.<o:p>
    </o:p>

     Le lendemain, c'est décidé : je vais les éviter au maximum jusqu'à ce qu'ils soient partis, parce que :

    <o:p> </o:p>1-       J'ai du mal à me contenir donc moins je les vois, moins je risque de déborder.

    2-       Je tiens à faire comprendre à tout mon petit monde que je n'adhère pas. Et si ce n'est pas par des mots qui fâchent, ce sera par mon attitude. Moins polémique, mais efficace malgré tout à moins d'être aveugle (même si au final,  je ne suis pas sûre que mes beaux-parents aient  vraiment compris le message. Mon homme, lui, oui par contre, puisqu'il  me reprochera  ensuite mon attitude, c'est le comble).

    3-      Je ne compte pas leur laisser croire qu'en s'imposant au milieu de nos vacances, ils vont pouvoir profiter d'autant mieux du bébé. Au contraire, je fais en sorte qu'ils le voient le moins possible. Il ne faudrait pas que ça se passe trop bien. Ca leur donnerait des idées pour l'année prochaine. Et ça, c'est tout simplement impossible. Je suis désormais encore plus radicale sur le sujet. Plus le moindre compromis possible sur <st1:PersonName productid="la question. Termin←." w:st="on">la question. Terminé.</st1:PersonName>

    Je passe donc le plus clair de mon dimanche, lundi et  mardi enfermée dans la chambre avec le bébé. Hors de question de la jouer « vous nous le garder pendant qu'on va se dorer la pilule à la plage ». Ils n'attendent que ça. Je suis tête dure. Je ne le leur donnerai donc pas, quitte à rester en apnée pendant ces trois jours. Je sais qu'ainsi je me punis aussi en me gâchant moi même ces trois jours (mais gâché pour gâché hein, je ne suis plus à ça près). Et j'entends d'ici les holàlà de bon nombre d'entre vous, m'enjoignant à profiter de la situation et de ce début de vacances malgré tout en trouvant ma réaction ridicule. Mais heu...non. Je ne supporte pas qu'on m'impose quelque chose. Alors je préfère encore m'imposer quelque chose de pire mais que j'aurais choisi. C'est ainsi.  Je ne descendrai que pour déjeuner. Je reste cloîtrée le plus possible, un bon bouquin et quelques magazines en stock. J'ai de quoi m'occuper. Pas question de partager les <st1:metricconverter productid="15 m2" w:st="on">15 m2</st1:metricconverter> de la pièce à vivre pendant ces trois jours. Je suis tout aussi bien seule, confortablement installée sur mon lit.

    Au bout des trois jours, les voilà partis. Je ronge mon frein. C'est plus à mon homme qu'à eux que j'en veux réellement. Il faut que ça sorte. Dispute. Mise au point. Je ne me sens pas vraiment comprise. J'ai quand même l'impression que mes larmes le touchent. Mais au fond, qu'est-ce que ça va changer hein ? Rien. Je m'en doute déjà.<o:p>
    </o:p>

    Le reste des vacances se déroulera presque normalement. Sauf que je suis un peu en retrait. Je parle peu. J'ai un peu fait la tête au début, mais dans ce cas, il fait la tête aussi et l'ambiance s'envenime. Je tiens à respirer un peu. C'est sans scrupule que tous les matins je pars seule à la plage pendant 2h. Après tout, lui part deux heures un soir sur deux pour faire un peu de sport. Nous gardons le bébé à tour de rôle. Ce sont des vacances un peu particulières. Nous savions que nous devrions fonctionner ainsi. Et au final, au lieu de me déranger, ça m'arrange. Je respire. Je réfléchis. Je n'ai pas besoin de faire semblant d'être aux anges. Il faut que je prenne du temps pour analyser la situation, calmement.  Parce qu'il faut que quelque chose change. Je suis en train d'arriver au bout de mes réserves de patience,  de capacité d'adaptation et de sourires.

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  • Commentaires

    1
    Lundi 11 Août 2008 à 18:48
    hum
    moi je trouve que tu as bien fait de faire "ta tête de mule", mais bon je suis teigneuse peut être :s... j'espère que tu as passé de bonnes vacances quand même. A+
    2
    titi
    Lundi 11 Août 2008 à 19:30
    Merci Jane
    Oui, à part ces 3 jours + 1 ou deux jours de rancune, le reste s'est bien passé !
    3
    JF
    Lundi 11 Août 2008 à 20:56
    J'aurais
    J'aurais ... heu ... j'ai fait pareil les étés passés. Mais aujourd'hui, je n'ai plus besoin de faire comme toi, nous divorçons... Je te souhaite une issue plus joyeuse. Bon courage. JF
    4
    Mardi 12 Août 2008 à 09:36
    JF
    Ah ben oui, en effet... J'espère aussi une issue moins triste :-(
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