• Paris Paris...

    9h. Je m'installe dans le train. C'est parti pour 3h. J'ai prévu un bouquin facile et rapide à lire de B.Werber, « nos amis les humains ». Et un magazine aussi. Le Marie-Claire de février. Parce que ça fait longtemps que je n'ai pas fréquenté Marie-Claire. Plus de 4 mois. Depuis que je suis devenue fidèle à Elle... Un petit retour aux sources était donc le bienvenu. Un Marie-Claire et un bouquin. Comme au bon vieux temps. Celui où je prenais régulièrement le train pour aller voir mon homme.

    A côté de moi, un costard-cravate. Lui, il est plus sérieux que moi. Il profite du trajet pour bosser un peu. Je jette un œil discret et je le vois feuilleter des documents frappés du logo d'un de nos concurrents. Quelle coïncidence amusante. Je ne sais trop comment, la conversation se noue. Autour du temps, des flocons et du givre qui ralentit la course du train. Et accessoirement, qui risque de me faire arriver en retard à ma réunion. C'est là qu'il prend connaissance de ce que je fais. Légère crainte au départ (n'aurais-je pas du m'inventer une autre vie pour m'éviter d'entrer dans un débat dont je n'ai pas envie ?). Mais l'homme est courtois et la conversation glisse agréablement. Elle dérive sur d'autres sujets, toujours économiques, mais moins conflictuels. C'est dans ce genre de situation que je mesure tout l'intérêt de ma précédente expérience, même payée à coup de lance pierre. Elle me permet d'alimenter la conversation avec un directeur. C'est déjà ça.

    Le trajet en métro sera moins agréable. Cela ne fait pas deux secondes que je suis dans la rame qu'une odeur insupportable arrive à mes narines. Un coup d'œil circulaire et je vois une vieille femme, entourée d'une flanquée de sacs plastiques débordant d'immondices, babillant seule dans un coin. Elle embaume tout l'espace. Contraste entre cette vision de la déchéance humaine qui fait au moins aussi mal au cœur que la nausée qu'elle provoque, et ces regards complices, presque moqueurs, que s'échangent les voyageurs, le nez plongé dans leurs manches ou leurs écharpes. Eux qui, le reste du temps, s'ignorent et se contentent de regarder le bout de leurs chaussures. C'est comme si, dans l'exclusion d'une tierce personne, un groupe se formait instantanément. Comme pour dire « nous, c'est différent, ça ne nous arrivera jamais » et confirmer cette pensée par l'attitude de rejet. Une façon de redevenir solidaire. Solidaire contre cette idée de misère. Mais putain quelle odeur... Vraiment, c'était écoeurant.

    13h. J'arrive au siège de ma société. Je fais de nouvelles connaissances. L'occasion de mettre des visages sur des noms et des voix maintes fois entendues au téléphone. Rapide déjeuner avant de partir pour nos deux réunions, au siège de la grosse boite dont nous dépendons désormais. A notre arrivée, contrôle des papiers et tout et tout. Des bâtiments monumentaux, pour ne pas dire totalement mégalos. Mais je n'aurais pas vraiment le temps de faire le tour des lieux. Nous filons tout droit à notre première réunion. Celle-ci nous concerne directement, donc, un certain intérêt m'anime. La seconde me fait sourire. Du genre « bienvenu dans un monde meilleur, vous êtes désormais dans un grand groupe ». Pourtant, ils nous passent un film sans concession sur les travers de la société au gré des témoignages pris sur le vif pendant toute une année de tournage. Culotté. Et pas si mal que ça.

    18h, c'est l'heure du cocktail. Je n'aurais qu'une vingtaine de minutes pour en profiter un peu (profiter étant un bien grand mot). J'ai bien conscience que je vais rater le meilleur de la journée, mais mon taxi m'attend pour me raccompagner à la gare (ah, un taxi payé par la boite, quel bonheur. Un vrai petit luxe). Le chauffeur, antillais, me fait la conversation.  Il</personname /> est fort sympathique et me garanti que j'arriverai à temps pour changer mon billet (j'ai déjà raté le train initialement réservé). Je peux donc me détendre et profiter de la vue. Il</personname /> me commente « ici le parc des princes, la, le pont de l'Alma, le siège de TF1, celui de France Télévision, puis Canal+... le musée d'Orsay que je reconnais avant même qu'il n'ouvre la bouche... Et au loin, ce scintillement... Mais... Mais... oui, c'est elle... la tour Eiffel</personname /> ! Je ne m'attendais pas à passer si près d'elle, ni même à la voir. Je</personname /> réalise que je suis vraiment à Paris. Je savoure cette douce balade. Un peu courte, certes. Mais tellement agréable.

    23h30, je suis enfin chez moi. Et je tombe comme une masse. Dire que lundi, j'y retourne J


  • Commentaires

    1
    moi
    Vendredi 27 Janvier 2006 à 15:32
    ah ca
    je la connais bien la tour argentee de la porte de saint cloud...
    2
    Vendredi 27 Janvier 2006 à 19:14
    moi
    vi, j'ai pensé à toi en passant devant !
    3
    morand
    Vendredi 27 Janvier 2006 à 22:52
    par hazard ...
    alors que je cherchai des renseignements sur " je vous trouve tres beau" je suis tombé sur votre blog ... c assez cool ... je trouve que vous ecrivez bien ... je suis un peu fatigué ce soir mais je reviendrai vous lire soyez en sure ... merci pour ce bon moment ... didier
    4
    Samedi 28 Janvier 2006 à 16:10
    Merci Morand / Didier
    pour ce gentil compliment. C'est avec plaisir que je vous accueille parmi les lecteurs de mon blog. Vous êtes le bienvenu :-)
    5
    Léa
    Samedi 28 Janvier 2006 à 22:16
    Ah là là...
    ... moi si je pouvais m'en passer, de la Tour Eiffel en ce moment, ça serait trop bien... Vivement le week-end prochain! ;-)
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