La semaine s'est terminée doucement. Pas le moral au beau fixe mais la perspective d'un week-end sympathique chez une copine qui fête ses 30 ans. J'essaie de ne pas être jalouse (juste envieuse mais je me retiens hein), de la surprise que son homme lui a préparé. J'ai envie de me plaindre mais je m'en empêche parce que pour mes 30 ans à moi, je sais qu'il a fait des efforts par rapport à ce qu'il était capable de faire il y a quelques années. On démarre donc de la maison direction le fleuriste, à 500m de chez nous. "Encore un week-end qui va nous coûter cher. Cadeau (budget imposé, gloups) + fleurs + essence + péage..." Cette pensée me traverse l'esprit et je me trouve minable d'en arriver à ce point moi qui aime faire plaisir. Ca m'enrage d'être à ce point contrariée par la moindre dépense. Ca m'enrage de me dire que je dépense de l'argent pour faire des cadeaux aux autres alors que pour moi, je surveille tout, jusqu'au prix du sandwich que je choisi à midi...
C'est perdue dans ce genre de réflexions que j'entends soudainement mon homme balancer un "et merde". Et oui, vlan. C'est pas fini. Gendarmerie. Monsieur vos papiers. Votre ceinture de sécurité hein ? Ils nous traquent en ce moment ou quoi ? Lui 2 fois et moi une en un mois, ça commence à faire lourd sur le budget. Je me sens bouillir dans la voiture. Je sens une chaleur envahir ma poitrine. La colère gronder. Je me retiens mais la sauce monte, monte, monte. Je grogne, je me tortille sur mon fauteuil, je rumine. On repart et dès que j'ouvre la bouche c'est un flot de haine qui sort de moi, de mots grossiers, de larmes et colère. Crise de nerfs. Je n'arrive plus à me contrôler. Je frappe des pieds, j'hurle, je maudis la terre entière. 90 euros supplémentaire. Ca fera 300 en un mois partis en fumée. Une fortune. Je mettrais au moins une heure avant de me calmer. Et deux jours après, je me sens toujours mal. C'est la loi des séries. Tout qui s'accumule. Je me dis que ça va bien finir par s'arrêter un jour. Que si je joue au loto, cette semaine, qui sait ? Mais franchement, je fatigue là. Comme l'impression de me noyer. Et même ma conversation hebdomadaire avec ma mère ne fait que m'enfoncer la tête sous l'eau encore plus. Pourquoi est-ce que j'attendais quelques mots doux et réconfortants ? Non. Vas-y que j'encaisse des banalités du genre "ma fille, des factures tu en paieras toute ta vie, c'est comme ça. Si tu ne veux rien payer il faut partir habiter sur une île déserte". Ouais. Moyen comme réconfort.
juste un mot. On souffle. On s epose. On regarde autour de soi. Un homme. Une maison. La sante. Une famille qui t'aime. Toute la vie devant toi. Alors ca pourrait etre mieux sans doute mais tu as deja quelques bonnes bases...