Dimanche matin, pas d'énergie. Levée tard et hop, un quart d'heure plus tard, trou noir et perte de connaissance. Ouvrir les yeux. Sentir le froid du carrelage dans le dos, voir les baskets du chéri, ne pas comprendre, lever les yeux et découvrir son air affolé. 15 secondes d'absence. Et quelques secondes de plus pour comprendre ce que je fais là. A moi de lui dire qui appeler pour avoir le numéro du médecin de garde. Il ne sait plus. Chute de tension à 8. Hypoglycémie peut-être. Apparemment, je ne peux désormais plus me permettre d'attendre plus de quelques minutes avant de petit-déjeuner le matin sans un rappel à l'ordre des plus impressionnants. Le sentir inquiet sans me le montrer. Ne pas me dire que je lui ai fait peur. Faire semblant de me secouer un peu l'après-midi pour que je ne reste pas allongée toute la journée. Mais me demander de m'assoir dés que je change de tête. Se câliner. Se cajôler. Et s'endormir, main dans la main, serrées trés forts l'une dans l'autre, comme chaque soir depuis plus de huit ans.
Malgré tous les orages, malgré tous ces moments où je le déteste de vivre ici, malgré les moments de doute, les ras-le-bol, les envies d'ailleurs qui vont et qui viennent et qui reviendront sans doute encore, il est là, toujours là. Près de moi. A attendre patiemment que les orages passent. A me ramasser quand ça va mal. A me laisser me reconstruire en silence, sans intervenir, jusqu'à ce que mes doutes s'effacent lentement. A me soigner en faisant semblant que non, faut pas pousser. Derrière sa façade, parfois un peu rugueuse, j'apprends à deviner un peu plus chaque année son amour, immense, qui nous porte. Et je sens le mien grandir. Chaque fois un peu plus.
C'est encourageant, c'est ça le vrai amour.