• Dérapage contrôlé

    L'ennui avec l'ennui c'est qu'il finit toujours par dégouliner sur tout. Tout devient insipide. Ainsi, alors que nous partions hier soir pour une aventure formidable, celle de la grande surface pour remplir notre frigo, mon homme s'enquiert en chemin de mon manque de réactivité. Il faut dire qu'il parle tout seul, comme souvent, mais que l'absence de mes réactions habituelles du type « Oh ? Et alors ? Bien sûr, ça c'est ben vrai... » pour rythmer son monologue le fait lui-même réagir. Je réponds alors tout simplement « je m'ennuie ». Lui « au boulot ? ». Moi « Au boulot, les week-ends, tout le temps. Je m'ennuie. Ca ne peut pas durer comme ça éternellement ». Ouch. Petite phrase de trop, je le sens bien.

    Silence. En une fraction de seconde tour complet dans ma tête avec presque l'envie de faire soudainement l'idiote, voire la rigolote, parce que non, en plus de l'ennui, je n'ai vraiment pas envie, là, maintenant, d'une crise et d'un dialogue de sourd en voiture. J'enchaîne sur un « tiens, bidule part à la mer ce week-end » (arf zut, dans ma bouche ça sonne toujours nostalgie nostalgie ce genre de choses).

    Silence toujours. Longues minutes où mon esprit s'absente. Il balance tout à coup un « c'est sympa</em /> ». J'ose un « quoi ? ». « Si tu t'ennuies avec moi, la porte est grande ouverte. De toute façon, quoi que je fasse ça ne va jamais, ce n'est jamais assez bien</em /> ». Je ne réponds rien. Pas envie du tout. Du tout. Pas la force d'apporter des explications qui restent vaines de toutes les façons. Pas envie de faire la gueule. Pas</personname /> envie de me gâcher la soirée et le week-end qui arrive où je reçois de la famille... Je ne dis rien. J'attends que ça lui passe. Et ça passe. En rentrant, j'ai très faim, mais pas la force (l'envie) de faire à manger. Je me contenterai d'un bout de pain et de fromage pendant que mon homme finira les pates de la veille devant un match de foot... en tentant vainement de me faire un brin de causette pour que je reste là, avec lui. Bah, moi, je préfère encore me caler sous la couette.

    </personname />
    Commentaire :

    Pfiou. Je relis mon post, quelques heures après et je me déprime moi-même. J'ai envie de me baffer, de me secouer. De me dire « casse toi ou réveille toi mais arrête ! Tout plutôt que l'immobilisme ! Bouge ! Fais quelque chose bon sang... C'est sûr, il faudrait que quelque chose change dans ma vie. Parce qu'à ce rythme, à 40 ans je serais vieille.


  • Commentaires

    1
    magictorpedo
    Mercredi 22 Février 2006 à 17:00
    Ben alors, ça va pas?
    Avant de quitter le boulot et de vaquer à mes occupations de soirée (put... j\'suis à la bourre), j\'ai voulu vite faire un p\'tit saut sur votre blog. Bon, apparemment pas grand monde se décide à vous remonter le moral, alors le blacksheep viens à la rescousse. 1. allez voir une bonne copine sous je ne sais quel prétexte. Ramenez une bonne bouteille de cognac, si elle en a déjà, et bien c\'est tant mieux, vous ne risquez pas de tomber à sec! 2. au cours de cette bonne biture qui sera peut-être celle du siècle pour vous, elle ne pourra que vous conseiller de faire comme vos amis. Allez à la mer avec votre mec, ça tombe bien le temps est à chier sur la façade ouest de la France. Et là, fermez la porte à double tour, cachez la clé, et c\'est parti pour 24 heures. Pas de télé, pas de radio, pas de téléphone, pas de connexion internet. Juste vous et lui. On se retrouve en terrain neutre, pas de match à domicile (désolé pour l\'allusion footballistique), personne ne vous dérange, on met tout à plat, pas d\'échappatoires, ça gueule, ça boude, ... bref, au bout de 24 heures voir moins, c\'est résolu. On a mal, on souffre, c\'est dur, très dur, on y perd des plumes, mais c\'est efficace. Après ça, au moins, on sait où l\'on va. C\'n\'est pas réjouissant ce que je raconte, (bien que si le cognac est bon je me joindrai bien à votre bitture) mais j\'ai l\'impression qu\'on est en situation de crise. 3. Encore une possibilité; aide extérieure par le biais d\'un médiateur familiale, enfin un truc comme ça; il essaie de faire le point voir réparer les dégats lorsqu\'un couple ne communique plus, ou ne se comprend pas. Voilà, c\'était le conseille de papi Mougeot pour faire avancer le schmilblick! Tschuss
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    2
    Wall
    Vendredi 3 Mars 2006 à 15:55
    Je pleure
    Nous sommes responsables de ce qui nous arrive, la plupart du temps. Le bonheur c'est comme la victoire, c'est parfois une bénédiction, le plus souvent c'est une conquête. J'ai lu quelques tranches de ta vie, c'est pathétique.
    3
    Vendredi 3 Mars 2006 à 17:41
    Wall
    Pleure, pleure... si ça te chante. Je conçois que tout ça puisse paraître pathétique. Ca l'est probablement un peu au fond. Mais comme tu le dis si bien, ce ne sont ici que quelques tranches de ma vie. Pas ma vie entière. Je ne passe pas mon temps non plus à attendre sans rien dire que la vie passe. Je me bats / me suis battue pour pleins de choses. Et je passe auprès de ma famille pour une battante... question d'interprétation. Bon WE.
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