• Blues

    C’est le grand retour du blues et du moral dans les chaussettes. Trop de choses se sont accumulées et je commence à craquer.

    D’abord les relations conflictuelles avec mon fils et ses résultats qui s’écroulent, l’école qui menace de le virer s’il ne fait pas d’efforts et mon ex qui continue à ne se préoccuper que de lui et de son nombril. 

    Ensuite le boulot où je m’ennuie à mourir mais qui remplit bien la marmitte, donc je patiente car je sais que d’ici 6 mois tout va encore être réorganisé. Mais le temps est long. Très long. Et je fatigue.

    Et enfin mon Autre dont je découvre peu à peu les défauts. S’il y en beaucoup que j’apprends à accepter car moi la première j’en ai plein aussi, il y en a un que j’ai du mal à tolérer : la lâcheté. Par manque de courage il n’a jamais su être là quand j’avais besoin de lui : d’abord au moment de mon divorce où il a disparu sur un simple mail parce qu’il avait ses problèmes à gérer du côté de sa femme et de ses filles. Puis face à mon avocate qui m’a entourloupée et dont je l’ai entendu dire maintes fois qu’il allait lui détruire sa carrière sur un coup de fil (il n’a jamais rien fait) et enfin et surtout face à ses filles auprès desquelles au bout de 4 ans il n’assume toujours pas mon existence et encore moins ma présence.

    A deux reprises nous avons croisé sa fille dans la rue. Les deux fois nous marchions et je me suis soudainement retrouvée seule au milieu de la rue. Il s’était arrêté sans me dire un mot pour aller la voir et me planter là, comme si soudainement je n’existais plus. Ce week-end, nous étions invités dans le sud pour un anniversaire dans ma famille. Quand je lui demande s’il vient, il me répond « je ne sais pas, je ne pense pas, c’est mon anniversaire ». Oui, je sais que c’est aussi ton anniversaire et alors ? Alors il ne répond pas et je devine qu’il doit rester ici au cas où ses filles prévoiraient de passer le voir pour lui fêter son anniversaire. S'il pouvait juste le dire clairement et l'assumer, merde, ce serait plus simple.

    Du coup, j’ai du mal à me projeter. Quand il me tient des grands discours sur la future maison que nous achèterons un jour dans le sud, je me dis que tout ça c’est du pipeau. Un joli discours pour me dire ce que j’ai envie d’entendre. Mais avant d’envisager d’acheter et donc d’habiter ensemble, ne faudrait il pas qu’il commence par assumer mon existence dans sa vie ? J’en ai assez de cette sensation qu’il tente de ménager la chèvre et le chou pour ne blesser personne. Au final il blesse tout le monde.

    Je n’ai rien contre le fait que nous soyons un couple libre qui continue à mener sa vie en parallèle et qui ne se voit que pour les bons moments. Ca me va si c’est ça. Mais j’aimerai dans ce cas que ça soit assumé et surtout qu’il arrête de faire semblant et me sorte des discours sur la « famille recomposée » et le comportement de mes enfants en sa présence… Parce que non, nous ne sommes pas une famille recomposée vu que nous sommes inexistants aux yeux de toute sa famille. Nous, nous l’avons intégré totalement à notre vie. Lui, non. Et je ne sais plus trop quoi penser de tout ça.

    Alors pour l’instant je me concentre sur les petits plaisirs que nous avons prévu de partager cette année et notamment deux voyages à venir. Ces deux voyages sont mes lumières au bout du tunnel. Vivement qu’ils arrivent. J’espère parvenir à tenir ma langue jusque là pour pouvoir en profiter pleinement. Mais je ne suis pas certaine d’y arriver. A un moment, il faut que ça sorte… Et ça ne va pas tarder à sortir.


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    2021 tire sa révérence

    Et que penser de cette année ?  A l’heure des bilans, force est de constater que cette année n’a rien eu de mémorable. Pas de voyage, pas de vacances dépaysantes, pas d’escapade en dehors d’une minuscule journée collée à la suite d’un déplacement professionnel. Pas de rencontres particulières, peu de sport (la reprise de la danse s’est faite en dents de scies, merci le Covid), et peu de sorties.

     

    Sur le plan personnel, j’ai investi mon temps et mon argent dans quelques gros travaux qu’il fallait que je fasse. C’est à peu près la seule chose qui marque une avancée par rapport à 2020.

     

    Pour le reste, j’ai surtout traversé de rudes périodes de conflits avec mon fils. Notamment à cause de son addiction aux jeux vidéos. Au bout de plusieurs mois de lutte sans soutien aucun du père, (continuant à dire qu’avec lui il n’y a pas de problème et que je n’avais qu’à me débrouiller), j’ai fini par comprendre. Comprendre que si les règles sont verbalement les mêmes, la réalité est que son père le laisse jouer en faisant semblant de ne rien voir. Du coup, quand il revient chez moi, la frustration est telle que mon fils en devient colérique jusqu’à la violence. Et je n’en peux plus de cette violence. J’ai bien tenté la médiation familiale avec des psychologues, mais mon fils refuse d’y retourner.

     

    Sur les conseils de deux amies, j’ai lâché du mou. Tant pis s’il joue 6h par jour pendant les vacances et les week-ends. Du moment qu’il a des résultats corrects à l’école (là encore, il y a des difficultés à gérer… mais d’infimes progrès sont à noter). Lutter ne m’a conduit qu’à un rejet de sa part : il s’est exilé 3 semaines chez son père, refusant de revenir. Je comprends maintenant pourquoi. J’essaie de trouver l’équilibre, mais c’est difficile. L’adolescence me direz-vous… Peut-être.

     

    Au final, cette année, j’ai surtout ralenti. J’avais comme mantra pour 2021 « carpe diem » et c’est ce que j’ai fait à une micro-échelle : profiter du confort de ma maison, d’un bon chocolat chaud, d’un feu de cheminée, d’un week-end en famille, de mon sud etc. J’ai profité de ces petits rien comme autant de trésors. J’espère pouvoir profiter plus « grand » l’an prochain : voyages, escapades et sorties. Croisons les doigts pour que cela soit possible.

     

    J’ai également ralenti sur le plan professionnel. Voilà environ un an et demi que je stagne dans un poste où je n’évolue plus. J’ai arrêté de revendiquer des responsabilités que ma nouvelle chef ne sait pas me donner (elle ne sait pas déléguer…). Et j’attends. Je sais que fin 2022 une nouvelle réorganisation pointera le bout de son nez. J’attends donc mon tour. Ou pas

     

    Aujourd’hui, mon boulot est devenu ma source d’économies pour ma vie future, un moyen d’épargner de l’argent pour ma future maison dans le sud. Rien de plus. Mais comme j’ai besoin de trouver du sens à ce que je fais, j’ai commencé à me diversifier, en donnant des cours pendant quelques semaines. Expérience que j’espère réitérer en 2022.

     

    Je songe d’ailleurs à me monter en autoentrepreneur en parallèle pour avoir une activité complémentaire plus réjouissante. Vive les slasheurs 

     

    Mon mantra pour 2022 : « build the future”. Je commence à me projeter. Gros voyage à planifier et budgéter pour partir d’ici 3 ans et objectif : déménagement dans le sud dans 10 ans. Quand ma fille et mon fils auront passé leur bac et entamé leurs études. Car ils ne viendront certainement pas avec moi. Aurais-je la force de les quitter ? On verra.

     

    Bon bout d’an à tous, si tant est qu’il y ait encore des lecteurs qui passent par ici.

     


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  • Vacances J-2

    Je suis une travailleuse nomade depuis déjà des années. Cela fait déjà bien longtemps que je travaille l'été depuis le sud, chez mes parents. Cette année encore, je goûte à cette chance. Travailler ici, c'est la possibilité de profiter de ma famille, du soleil, de la mer et de faire de chaque moment de pause un vrai morceau de vacances : un plongeon dans la piscine tous les soirs, un resto par ci, une soirée par là… c'est aussi la possibilité de voir mes amies. Bref… c'est bien.

    Mais ce qui est encore mieux c'est que les vacances approchent et j'ai hâte. Vraiment j'ai hâte. J'espère juste qu'avec mon fils tout se passera bien parce qu'il est très difficile en ce moment et lors de notre semaine de vacances de juillet ses crises sont allées très loin, mes parents sont à deux doigts de ne plus vouloir le garder du tout.

    Bref…

    Besoin de REPOS.

    Bonnes vacances à tous.


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  • Gloubi boulga de sentiments

    Hier soir, une fois de plus, je suis rentrée chez moi les yeux pleins de larmes et le ventre serré, après avoir déposé mes enfants. Je lutte, mais souvent, ce sentiment de tristesse et d'abandon m'envahit subitement, pour faire place ensuite à de longues heures de mélancolie.

    Je préviens mon autre, qui me rejoint, que je ne suis pas de la meilleure humeur qui soit. Pensant peut-être me remonter le moral, il arrive tout feu tout flamme, en me disant "prends ton ordinateur et prend rendez-vous pour  la vaccination ! Allez, vas-y ! Comme ça on pourra bientôt aller au restaurant".

    Je n'avais pas la force de discuter, de débattre. Bien entendu je me suis posée comme tout le monde la question de la vaccination. Et bien entendu j'envisageai de le faire quand mes déplacements redeviendraient obligatoires pour une présence à notre bureau parisien plus fréquente. Mais je pensais attendre la rentrée, étant donné que pour l'instant, je ne vois personne ou presque et que je ne pars pas non plus bien loin cet été.

    Vidée de toute mon énergie, je me suis exécutée et mes deux rendez-vous sont fixés. Et quelques minutes après, je me suis sentie... dépossédée de moi-même. Comme si à nouveau j'avais laissé quelqu'un d'autre décider à ma place de quelque chose d'important dans ma vie.  Ce n'est pas que je ne veux pas me vacciner, mais je voulais décider quand et me laisser encore un peu de temps pour voir comment les choses évoluent d'ici septembre. Je n'ai aucun facteur de risque et je n'ai pas encore cinquante ans, donc la vaccination pour ma "catégorie" vient tout juste de s'ouvrir et je ne me sentais pas "pressée" de prendre rendez-vous.

    Je ne sais pas trop quoi faire avec cette sensation bizarre. Je sais que si je lui en parle, il va se vexer. Je ne peux rien lui dire qui pourrait ressembler même de très loin à un reproche car il se braque immédiatement. Tiens, hier soir par exemple, quand il a voulu mettre la table sur la table basse du salon et que j'ai dit "non, je préfère manger sur la table de la salle à manger"  il s'est braqué et m'a répondu vertement "ce n'est pas la peine de te mettre en colère", alors que je n'étais pas en colère du tout, juste ferme et décidée car je venais juste de nettoyer et ranger mon salon.

    Alors si je commence à lui dire que je n'ai pas apprécié sa façon de m'imposer la vaccination parce que lui-même vient de se faire vacciner et que hop hop hop, à moi de suivre. Je ne sais pas. Quelque chose m'a dérangé dans cette façon de faire.

    La seule chose qui pourrait me réconforter : qu'il organise quelques jours de vacances à l'étranger cet été. Parce que là, oui, en effet, j'aurai besoin d'avoir été vaccinée avant l'été.

     

     


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    L'autre, cet éternel inconnu

     

     

    Comme il est étrange de voir à quel point l’autre peut devenir subitement un inconnu.

    Après 24 ans de vie partagée, trois ans et demi de procédures à se déchirer, cela fait maintenant 6 mois que je n’ai plus aucun contact -ni visuel, ni verbal - avec mon ex, en dehors de quelques rares mails concernant la logistique des enfants. Ne plus le voir, ni l’entendre me soulage et m’apaise, entendons-nous bien. Pour autant, parfois, je ne peux m’empêcher de trouver cela étrange, voire dérangeant vis-à-vis des enfants. Il est sorti définitivement de ma vie dés qu’il a su pour mon « autre ». Nous sommes devenus comme des inconnus, pire encore, comme des étrangers l’un pour l’autre. Ce qu’il fait ou devient m’est égal et vice-versa. Dans le flot de la vie qui coule, tout cela paraît normal. Quand je fais une pause, je me dis que même si c’est mieux ainsi, cela reste comme une anomalie. Nous sommes parents et donc responsables des mêmes enfants… mais nous ne pouvons même plus parler d’eux ensemble (ce qui complique la gestion des crises de mon grand notamment).

     

    Cet autre, mon autre, est lui aussi devenu peu à peu, « un autre ». Après l’avoir vu et idéalisé pendant des années, je le vois maintenant dans une autre de ses réalités. Pendant 7 ans, j’avais beau chercher, je ne lui trouvais aucun défaut. Je ne voyais que le meilleur de lui-même et notamment l’aspect professionnel que nous partagions, avec cette admiration que je lui portais. C’est maintenant dans la routine du quotidien, que je le vois tel qu’il est. Et j’ai traversé / traverse encore, une période de désillusion qui n’est pas si facile à gérer. Ses défauts n’ont rien d’affolant, et d’autres qualités encore apparaissent et adoucissent mes journées quand il est là. Mais il faut que je me raisonne parfois. Il faut que je me secoue en me disant « ce n’est pas grave, ce n’est pas important, personne n’est parfait, toi la première ! ». Je lutte parfois, parfois pas. Il m’arrive de me laisser aller à vivre « à côté » pour prendre une respiration. Quand je suis avec les enfants ou dans ma famille, je ne ressens pas le manque. Je suis comblée d’amour filial, familial et cet autre amour, pourtant essentiel, ne me manque pas beaucoup tant que je suis entourée. Et puis il y a tout ce qui faisait que ce « quotidien à deux » devait être si merveilleux : nous aimons sortir, aller au resto, au ciné, partir en week-end, voyager. C’est à travers ce que nous avions tout juste commencé à partager que ma vie de couple devenait enfin celle que j'avais toujours attendue. Cette vie de couple devenue aujourd’hui celle de deux vieux amants, enfoncés dans le moelleux de leur canapé. Moi qui ai souffert toute ces années du côté casanier de mon mari, me voilà à devoir supporter (ok, comme tout le monde je sais) une vie casanière imposée dont je ne vois plus le bout, comme si j’avais été condamnée à ne pas pouvoir profiter de la vie comme je l’entends et l’attends depuis tout ce temps.

     

    Et puis, il y a mes enfants. Que je ne vois qu’une semaine sur deux. Ils construisent leur vie, grandissent et je ne connais qu’une toute petite partie d’eux. Une grosse moitié reste dans l’ombre. Connaître ses enfants n’est déjà pas une évidence, car ils ont tellement d’autres facettes qu’on ne partage pas, qu’on ne voit pas. Jamais. Mais avec cette moitié de vie partagée, même leur vie d’enfant est en grande partie floutée à mes yeux. C’est difficile de se dire qu’on ne les voit pas vraiment grandir. Cela passe si vite. Cette partie d’enfance volée à mes entrailles me rend toujours autant malade.

     

    Ma sœur, elle aussi est comme une inconnue. Pourtant si proche, si attentionnée, mais toujours discrète que je peine à la connaître vraiment. D'ailleurs, elle s'est séparée de son mari… pour une histoire d’amour avec une fille. Si cela ne m’a pas choqué, cela reste encore un mystère de se dire qu’on peut être si proche d’une personne et ne pas la connaître, ne rien avoir vu venir. Ils étaient si amoureux. Le couple idéal. Comme quoi, en réalité, cette idée là n'existe pas.

     

    Toutes ces personnes, si proches, ne sont pourtant que des inconnus. Des inconnus familiers. Mais des inconnus quand même. Notre propre être nous est parfois étranger. Qu’il est difficile d’apprendre à se connaître, à se comprendre soi-même… C'est le travail de toute une vie. Alors finalement, c’est une évidence que l’autre, les autres, resteront toujours des inconnus. Notre seul vrai compagnon de vie, c’est nous-même. On est seul, même entouré, on reste toujours seul face à la vie…

     


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