Jeudi soir. Je termine ma journée par une conférence, comme souvent, avec à la fin les inévitables discussions et échanges pour faire connaître la boite, trouver de nouveaux partenaires... Je jette un oeil sur ma montre. Aïe, 20h. Pas le temps de rentrer dîner. Je pars directement à mon cours de danse, le ventre creux puisque l'apéritif donné s'est résumé à quelques cacahuètes et jus de fruit. Aucune classe. Ca change des cocktails auxquels j'avais fini par m'habituer ! Je suis un peu en avance et le prof en profite pour me relancer sans ménagement sur mon "retard" de paiement pour le mois de mai. Je me sens bouillir. Cela fait des mois, qu'à chaque fois, je lui réexplique ma situation et que je le paie seulement en début de mois suivant, après avoir reçu mon salaire. Là, pas envie de recommencer. Son manque de délicatesse me monte au nez. Moutarde. Je me retiens. Je ne suis pas là pour m'énerver mais pour me détendre. Larmes qui montent. Je m'exile. Et la contrariété me rend malade. Je me répète comme un mantra qu'il faut que j'arrête de dramatiser. Je sèche mes larmes et profite de mon cours, presque comme d'habitude, le sourire en moins. Ce que n'ont pas manqué de remarquer mes copines qui préfèrent de loin me voir jouer un peu le clown.
Je pense qu'il est temps de passer au système D. D, comme dernier recours, dernière chance, dernière issue de secours. Parce qu'après cet épisode et la relance de mon banquier avec menace par écrit d'interdiction bancaire, je commence à flipper sérieusement. Je crois qu'il est temps d'utiliser les quelques euros mis de côté "en cas d'urgence". Je pense que là, on y est. Situation d'urgence. Cela ne suffira pas à combler mon découvert, mais au moins à le réduire... Et après ça... On verra. Demain est un autre jour.
au diable ce prof impertinent, ne te souffre pas pour cela,pourtant tu ne voles pas, qu ˇil attend